Yannick Blanc

 

 

Jeudi 17 février 2011, siège du conseil régional d’Île-de-France, Paris VIIe. Yannick Blanc, 56 ans, fines lunettes et calvitie prononcée, vient nous chercher. On se faufile dans des couloirs labyrinthiques pour enfin gagner son bureau de directeur adjoint du cabinet de Jean-Paul Huchon, président (PS) de la collectivité. Il est avenant, bavard. Il ne risque plus rien, bien installé au cœur d’un bastion socialiste. Une heure de conversation, pour revenir sur « sa » période délicate. Cinq années plus tôt, il s’est heurté frontalement à l’administration sarkozyste. Un choc violent.

 

Il règne, depuis trois ans, sur 1 250 fonctionnaires de la préfecture de police de Paris lorsque, en ce début d’année 2008, un texte laconique signe son renvoi. Comme souvent dans ces cas-là, le Journal officiel, le « JO », est le vecteur de la mauvaise nouvelle : « Par décret du président de la République en date du 16 janvier 2008, il est mis fin aux fonctions de directeur de la police générale à la préfecture de police exercées par M. Yannick Blanc, administrateur civil hors classe. Il sera réintégré dans son corps d’origine. » Yannick Blanc est muté. En langage courant, on appelle cela un enterrement, une éviction, une sanction… Dans l’administration, on ne s’en remet pas, en général. On passe des années à errer dans les dédales de services plus obscurs les uns que les autres, de missions peu glorieuses en placards poussiéreux. « Sarkozy ne pardonne pas, rien, explique aujourd’hui Yannick Blanc. Il y a de l’impatience dans le sarkozysme. Les types, dans la fonction publique, sont morts de trouille. Mais nous ne sommes pas des robots, des contremaîtres. Lui fonctionne au mépris, à l’intimidation. Et cela ne fait que poser le problème de sa capacité à exercer son métier, celui de président de la République. »

L’ancien responsable de la police générale à la préfecture de police de Paris, celui qui, aime-t-il à le rappeler, n’était que « le général d’une armée de guichets », a quand même su rebondir. Auprès de la gauche. Il occupe désormais les fonctions de directeur adjoint du cabinet de Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Île-de-France. Mais il ne peut effacer de sa mémoire cet été 2006 qui a vu le cours de sa carrière basculer. Rien ne lui aura été épargné, même pas les affres d’une garde à vue, pour une affaire dans laquelle il sera finalement innocenté. Il n’avait commis ni crime ni larcin, il n’avait pas insulté sa hiérarchie, non, il avait juste interprété logiquement une circulaire administrative, et en avait tiré les conséquences sur le plan de l’immigration. Sauf que Nicolas Sarkozy n’en avait pas la même vision…

Yannick Blanc n’a rien d’un dangereux révolutionnaire. Allure passe-partout, langage policé, c’est un technicien, qui s’affirme républicain avant tout. « J’avais été au cabinet de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Jospin, se souvient-il. J’étais donc marqué à gauche. Toutefois, Sarkozy, en 2002, m’avait conservé. J’avais assuré une sorte de relais, et j’étais même resté, jusqu’en 2005, responsable du service des affaires politiques à Beauvau. » Un poste hautement stratégique, où l’on a la main sur le système électif français. Un job de confiance. C’est que Yannick Blanc connaît bien Claude Guéant, à la tête du cabinet du ministre de l’Intérieur, rencontré alors qu’il était directeur général de la police nationale. « J’avais même des relations cordiales avec Frédéric Lefebvre », s’amuse Yannick Blanc. Lefebvre, le porte-flingue, celui qui, à l’époque, soigne les relations parlementaires de Sarkozy. C’est le début de la conquête, il faut savoir flatter l’élu, lui faire comprendre où est son intérêt. Lefebvre est un expert dans ce domaine. Justement, en juin 2006, c’est lui qui est à la manœuvre.

La France est alors secouée par la polémique sur la reconduite à la frontière des enfants de sans-papiers en instance d’expulsion. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) mène la fronde, les parents d’élèves entrent dans la danse, les instituteurs également, et certains sénateurs de droite, qui doivent examiner le projet de loi sur l’immigration, semblent sensibles aux arguments développés. Les médias parlent de « rafles », il est question d’enfants arrêtés à la sortie des écoles, le sujet devient extrêmement sensible. Yannick Blanc est au cœur du débat. Fin 2005, sans même qu’il ait été demandeur, il a été nommé à la tête de la police générale, le service qui délivre les titres de séjour à la préfecture de police de Paris, la « PP ». Les demandeurs de papiers, c’est son lot quotidien, ses subalternes traitent des centaines de cas.

Le 13 juin 2006, une circulaire est adressée aux préfets par Nicolas Sarkozy. Le ministre de l’Intérieur leur demande de commencer à proposer « systématiquement » aux familles une aide au retour. Le montant de cette aide pourra être doublé lors des deux mois suivants, et atteindre 7 000 euros par couple, plus 2 000 euros par enfant jusqu’au troisième, puis 1 000 euros par enfant supplémentaire. Si ce dispositif « ne permet pas de convaincre certaines familles », les préfets sont invités à réexaminer la situation de celles-ci « dans le cadre de [leur] pouvoir d’appréciation ». Ils pourront admettre au séjour, « de manière exceptionnelle et humanitaire », les familles dont l’un des parents est en France depuis au moins deux ans et dont l’un des enfants est « né en France ou réside habituellement en France depuis qu’il a atteint au plus l’âge de 13 ans » et est scolarisé, « y compris en maternelle », au moins depuis septembre 2005. Les préfets devront également prendre en compte « la réelle volonté d’intégration de ces familles, caractérisée notamment par, outre la scolarisation des enfants, leur maîtrise du français, le suivi éducatif des enfants, le sérieux de leurs études et l’absence de troubles à l’ordre public ».

Yannick Blanc trouve cette circulaire « mal fichue ». Il n’avait d’ailleurs même pas été consulté pour sa rédaction. « Elle ratissait trop large, la demi-douzaine de préfectures concernées n’avaient pas été prévenues, dit-il. C’était une vraie maladresse du cabinet de Sarkozy. » Du coup, RESF remet la pression, et un afflux de demandes vient paralyser les services ad hoc de l’administration. « Une rumeur se développe comme quoi nous serions en train de préparer des rafles. La mayonnaise prend, évidemment. Le bordel monte pendant trois semaines. “Démerdez-vous avec ça”, voilà ce qu’on nous dit », se souvient Blanc. Première parade dénichée par le staff de Nicolas Sarkozy : faire entrer en scène l’avocat Arno Klarsfeld, dans un rôle de médiateur. Le mardi 27 juin 2006, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur annonce cette nomination. Trois jours plus tard, le vendredi 30 juin, vers 23 heures, Yannick Blanc reçoit un coup de fil du cabinet de Sarkozy : « Demain matin, soyez à la préfecture, Klarsfeld sera là. » Blanc s’exécute. Le samedi, l’avocat déboule à vélo, fait son show, sans vraiment convaincre. Mais nous sommes là en plein exercice de communication, et le haut fonctionnaire s’y plie. Les demandes d’interview affluent auprès de Yannick Blanc. Le cabinet du ministre l’incite à y répondre.

« Arrive une demande d’entretien avec Le Monde, raconte-t-il. Je fais remonter l’information auprès du préfet de police, mais celui-ci est débordé, on est en pleine coupe du monde, et il faut gérer les rassemblements de fans. Bref, mon message s’égare. Alors je fais le job. L’entretien est irréprochable, je crois, je tacle même la gauche ! » De fait, dans une réponse, il se montre particulièrement incisif à l’endroit du principal parti d’opposition : « Je suis par ailleurs étonné d’entendre des parlementaires appeler à violer une loi qu’ils ont eux-mêmes votée [le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, et le premier secrétaire du PS, François Hollande]. Ils contribuent à entretenir manipulation et psychose. »

De quoi ravir Nicolas Sarkozy, a priori. Sauf que, en fin d’interview, Yannick Blanc joue la carte de la transparence, lorsque les journalistes lui demandent quelles vont être les conséquences de l’application d’une telle circulaire. « L’actuelle circulaire, elle, concerne les familles. Nous savons que nous allons régulariser plusieurs milliers d’entre elles. Les mécanismes de régularisations au fil de l’eau prévues par la loi ne nous ont en effet pas permis de répondre à la situation de ces familles avec enfants scolarisés. » L’expression est lâchée : « plusieurs milliers » de régularisations. Avec le recul, Yannick Blanc en sourit : « C’était une façon prudente de dire les choses. »

Mais à la une du Monde daté du vendredi 7 juillet 2006, ce titre s’étale : « Sans-papiers : des milliers de régularisations prévues ». Le dossier s’appuie, évidemment, sur l’entretien accordé par Yannick Blanc au quotidien. Ce que voulait absolument éviter Nicolas Sarkozy, à savoir l’éventualité de régularisations massives, devient une probabilité. C’est l’un de ses hauts fonctionnaires qui l’assure, sur la base d’une circulaire pondue par le ministère de l’Intérieur ! Consternation place Beauvau. Jeudi 6 juillet, Nicolas Sarkozy est en déplacement pour un meeting champêtre, en Indre-et-Loire, à Ballan-Miré. Averti des déclarations de Yannick Blanc, il est contraint à un brutal recadrage. Il explique ainsi que « la régularisation totale et massive » avait conduit à « des catastrophes » dans le passé. Et il a cette phrase assassine, et définitive quand on connaît le caractère du personnage : « Tous ceux qui parlent de chiffres aujourd’hui parlent d’un sujet qu’ils ne connaissent pas. »

À la préfecture de police, c’est la traditionnelle soufflante, sur le mode administratif. La fureur ministérielle se répercute à tous les échelons hiérarchiques. « Tout le monde se fait engueuler, se souvient Yannick Blanc. J’assume le truc. Et, quelques jours plus tard, je suis convoqué au cabinet de Sarkozy. » Dans le bureau de Jacques Gérault, directeur adjoint du cabinet, Yannick Blanc reçoit un coup de fil du ministre. « Il me dit des choses pas forcément désagréables. Mais je sens qu’il y a des gens autour de lui, donc il est en représentation. Il ne m’en voulait pas plus que cela, et me donne un objectif de régularisations. D’ailleurs, à un de ses proches, je sais qu’il a confié : “Si je lui en avais voulu, il y a longtemps qu’il aurait été viré.” Je me retrouve avec une drôle de réputation, mais la vie continue, je fais mon travail, normalement… »

Sauf que, en fait, plus rien n’est normal désormais. Yannick Blanc est marqué, il s’est distingué, a pris des positions contraires à celles de son ministre. Un crime de lèse-majesté. Et il reste de gauche, fondamentalement. Pire, il s’entend bien avec les associations qui défendent les sans-papiers. Il demeure en place, mais se sait désormais sous surveillance. En sursis. L’élection présidentielle approche et les sollicitations deviennent nombreuses. C’est lui que l’on vient voir lorsque l’on souhaite faire régulariser sa nounou, son jardinier… Le personnel politique n’hésite pas à venir quémander des passe-droits. « Je recevais des dizaines de demandes de régularisations émanant de personnalités qui voulaient faire passer leurs dossiers en priorité », se rappelle-t-il. Un jeu dangereux. Le 30 mai 2007, moins d’un mois après la victoire de Nicolas Sarkozy sur Ségolène Royal, l’Inspection générale des services (IGS), la police des polices, déboule dans le bureau du directeur de la police générale. Blanc est placé en garde à vue, quarante-huit heures durant, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris pour « faux et usage de faux », « corruption active et passive » et « trafic d’influence ». Rien que ça. La justice suspecte l’existence d’un trafic de titres de séjour illégaux, attribués en échange de divers cadeaux comme des voitures ou des téléphones portables.

Yannick Blanc n’a rien à se reprocher. Il sait qu’il sera mis hors de cause. Mais il se doute bien que les vraies raisons de son infortune judiciaire se situent ailleurs. En effet, il apprend que des surveillances téléphoniques ont été pratiquées dans le cadre de ce dossier. « Les informations issues de ces interceptions téléphoniques ont été débattues dans le bureau du préfet de police de Paris [Pierre Mutz, remplacé en juin 2007 par Michel Gaudin, un proche de Sarkozy]. Ils m’avaient placé sur écoute en mars et en avril, et c’était l’époque où je conseillais l’état-major de campagne de Ségolène Royal sur les questions liées à l’immigration. J’ai fait du bon travail, c’est du reste l’un des rares sujets sur lesquels elle n’a pas dit de bêtises… »

Les soupçons pesant sur Blanc seront rapidement levés. « Cette pseudo-affaire a évidemment fait un flop général, confirme-t-il. Mais là, on m’a dit qu’il fallait que je quitte mon poste. » Cette fois, c’est clair, la disgrâce est prononcée. Contredire son ministre, passe encore, mais conseiller sa rivale lors de l’élection présidentielle… Dans le camp Sarkozy, on ne fait pas de sentiment. « Fin octobre 2007, on me propose un poste de chargé de mission à l’Inspection générale de l’administration [IGA]. C’était franchement une mise au placard. Et puis, il y a eu, en janvier 2008, le décret présidentiel mettant fin à mes fonctions immédiatement. Je me suis retrouvé sans emploi, sans affectation. C’est pénible d’être mis à l’écart d’une communauté de cette façon, j’étais le mouton noir de la droite… Ils ne voulaient pas que cela se passe de façon pacifique. »

Yannick Blanc se morfond quelque temps. Mais décide de s’occuper. Il met à profit une loi qui lui permet, tout en demeurant administrateur civil, de créer une entreprise. « J’avais gardé une réputation d’enfer dans les milieux de l’immigration, alors j’ai fait tourner ma société pendant deux ans. Jusqu’à ce que le cabinet de Jean-Paul Huchon vienne me chercher. » De son expérience à la PP, il garde une profonde blessure. « Quand une carrière se brise ainsi, il y a un sentiment de trahison, de rupture de contrat. Un bon système devrait fonctionner ainsi : 1 % de chaîne de commandement, 99 % de confiance. Les gens bossent bien quand ils sont traités comme des experts, ils doivent se sentir protégés. Avec Sarkozy, c’est tout le contraire. » Et puis, au-delà de son sort personnel, il regrette, bien sûr, la méthode utilisée en matière d’immigration. « À la préfecture, mon bilan, il se chiffre aussi en termes de reconduites à la frontière. C’est un job difficile, un système qui ne marche pas. Mais le jour où Sarkozy a fait du chiffre des reconduites à la frontière un enjeu politique, tout un tas d’acteurs du mécanisme se sont raidis. C’était contre-productif, une erreur tactique. »

Il n’a aucun regret, pour autant. S’expliquer, discuter, pour lui, cela faisait partie de sa tâche : « L’obligation de réserve d’un haut fonctionnaire ne l’exonère pas de s’expliquer publiquement. » Sarkozy ne dit pas autre chose quand il incite ses troupes à saturer les médias. Mais il faut obéir à une règle essentielle dans ce cas : ne jamais critiquer le système, encore moins contredire le chef, même involontairement. Cruel paradoxe : Yannick Blanc a perdu son poste en raison d’une interview voulue par Nicolas Sarkozy.

Et c’est le haut fonctionnaire qui avait raison : en novembre 2006, cinq mois après la publication de la circulaire, 6 624 personnes avaient obtenu une régularisation. Soit bien « plusieurs milliers », comme l’avait annoncé, un peu trop tôt, Yannick Blanc. Le premier qui dit la vérité…

Sarko M'a Tuer
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